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bibliographie : les films

I, robot

Film de Alex Proyas, sorti en juillet 2004.
Avec Will Smith, Alan Tudyk, Bridget Moynahan...

 

 

 le synopsis

« En 2035, les robots sont devenus de parfaits assistants pour les êtres humains et font partie de leur quotidien. Lorsque le brillant créateur de ces robots, le professeur Lanning, est retrouvé mort, l'inspecteur Spooner (Will Smith) est chargé de l'enquête. Le principal suspect semble être un robot nommé Sonny. Or, d'après les Lois de la Robotique, les robots ne sont pas dotés de la faculté de tuer... Dans cette course contre la montre, Spooner découvrira une terrible conspiration qui pourra faire basculer l'humanité. »

      Will Smith dans le rôle du détective Del Spooner

Will Smith dans le rôle du détective Del Spooner

 

 

 les origines

Dès 1969, Hollywood acheta les droits d'adaptation au cinéma du recueil « Les robots » (I, robot), mais ce n'est qu'en 1977 que Harlan Ellison fut requis pour réaliser le scénario d'un tel film, scénario fortement apprécié par Asimov. Mais Hollywood abandonna le projet et le scénario fut finalement publié en 1987 sur le titre « I, robot : the movie ».

Le film sorti en 2004 est assez loin de ce scénario écrit trente ans auparavant, et est davantage inspiré du recueil de nouvelles « Les robots » (I, robot) datant de 1950. L'action se déroule en 2035, et est composé des nouvelles suivantes :

Robbie, dont l'action se passe en 1998
Cycle fermé, 2015
Raison, 2016
Attrapez-moi ce lapin, 2017
Menteur, 2021
Le petit robot perdu, 2029
Evasion !, 2029
Evidence, 2032
Conflit évitable, 2052

 

Dans les années 90, Jeff Vintar, scénariste d'un autre film d'anticipation, Final fantasy, les créatures de l'esprit, écrit le script d'un film intitulé Hardwired, qui conte l'histoire de l'assassinat d'un homme par un robot. Le projet est confié à Alex Proyas, qui, à la même époque, achète les droits du livre I, robot d'Isaac Asimov. La production décide alors de faire un seul long-métrage à partir de ces deux projets, Vintar étant alors rejoint pour l'écriture du scénario par Akiva Goldsman.
 

Le design des robots a été conçu par le Français Patrick Tatopoulos, qui a collaboré pendant trois ans avec le cinéaste pour mener à bien ce projet. Tatopoulos, qui a travaillé sur des films tels que Godzilla, Independence Day et Stargate avait déjà imaginé l'univers inquiétant de Dark City de Proyas.

« Les histoires de robot d'Asimov sont des petits puzzles intellectuels », explique le scénariste Jeff Vintar à propos de l'attrait qu'exercent les récits d'Isaac Asimov auprès des fans de science-fiction. Dans chacune des histoires de I, robot, il expose un problème qui va défier les Trois Lois de la Robotique. Je pense que c'est ce qui fascine les lecteurs de ces récits depuis des décennies : il vous propose à chaque fois un nouveau défi, et vous en donne ensuite la résolution. »

      

Robot NS-5

Robot NS-5

 

 

 mon avis

J'avais un a priori très négatif en allant voir ce film : je m'attendais à voir une des oeuvres d'Isaac Asimov complètement déformée par la présence d'un grand escogriffe nommé Will Smith courant, sautant, tirant sur tout ce qui passe à sa portée... Eh bien, après l'avoir vu, mon avis est finalement plus mitigé.

Soit je restais collé à l'idée du bon docteur, de ses romans et nouvelles, de ses réflexions posées, sensées, et le film me paraissait complètement insipide.

Soit j'oubliais Asimov pour quelques instants et le film me faisait passer un bon moment avec cascades, effets spéciaux, robots, bons sentiments et héros qui luttent contre le monde entier. J'ai choisi la seconde solution et je ne le regrette finalement pas.

Ainsi, durant deux heures j'ai apprécié l'action du film, le fait qu'il ne se rattache pas à une oeuvre particulière, qui aurait été dénaturée, de l'écrivain mais se contente de se dérouler dans un monde empreint des Trois Lois, avec ce que je considère comme des clins d'oeils aux neuf nouvelles du recueil, et aucunement une adaptation de celles-ci.

Et le lendemain matin, oubliée l'action et la violence typiques des ces films, et qui est bien sûr totalement contraire à l'oeuvre d'Asimov ; il me restait surtout les quelques allusions à l'oeuvre globale de l'écrivain.

Je pense que tous ceux qui ont lu les nouvelles sur les robots retrouveront ces allusions à l'une ou l'autre de ces histoires et auront plaisir à se replonger dans le recueil d'origine.

 

 

ATTENTION

Si vous n'avez pas vu le film, mes commentaires dans les paragraphes suivants risquent de vous dévoiler certaines scènes !

 

l'écrit face au film

Si l'on met face à face l'oeuvre écrite et le film, deux éléments me viennent immédiatement à l'esprit.

 

Les Trois Lois

Dans toutes ses oeuvres, Isaac Asimov a toujours été très attaché aux Trois Lois. Il les a mises en place au fil du temps et des nouvelles qui sortaient de son imagination, pour créer une sorte de garde-fou au syndrome du monstre de Frankenstein. Et quand ses personnages titillent les Lois, c'est par des approches prudentes, réfléchies, soigneusement analysées et expliquées. Et même le plus évolué de ses robots, Daneel R. Olivaw, ne se risque pas à la légère à les enfreindre, même pour le bien de l'Humanité.

Le film présente immédiatement les Trois Lois, dès le générique, ce qui est bien pour le néophyte qui ne les connaît pas. Mais tout insiste lourdement dessus, sur leur caractère indéfectible. Pour finalement découvrir d'une part qu'un robot sans loi a été construit, d'autre part que le méchant de l'histoire est le robot le plus évolué ; ceci avec un incroyable manque d'explication et de logique.

Et que l'un comme l'autre sont d'une violence à peine croyable : le premier a tué simplement parce qu'on le lui a demandé et il n'hésite pas à frapper l'inspecteur (alors que sa vélocité devrait lui permettre de fuir sans porter un seul coup), tandis que le second se proclame maître du monde pour le bien de l'humanité et tant pis si quelques humains sont tués ! L'idée du bien de l'humanité est certes intéressante mais aurait méritée d'être plus développée ; une idée qui se rapproche bien plus des humanoïdes de Jack Williamson que de l'inventeur des Trois Lois.

 

Susan Calvin

Dans l'oeuvre écrite, Susan Calvin est un personnage clé des robots à qui elle a voué toute sa vie. Elle a toujours été une scientifique solitaire, froide et réfléchie, parfois implacable dans ses actes. Et non pas ce deuxième rôle pleurnichard porté à l'écran, cette femme terrorisée par son robot domestique, et attendrie par l'histoire tragique d'un bel inspecteur.

Selon moi, voici deux éléments qui n'auraient guère plu au bon docteur...

 

 

l'écrit dans le film

Bien sûr, l'environnement général du film reprend des éléments clés des oeuvres du bon docteur comme : l'époque d'un futur proche, la société US Robotics, les personnages Susan Calvin, Alfred Lanning et Lawrence Robertson et les Trois Lois.

Au cinéma ou plus tard, certains moments du film m'ont indubitablement rappelé des nouvelles :

  • tellement évident que je l'avais oublié : l'inspecteur qui enquête sur la mort d'un homme, comme dans « Les cavernes d'aciers », et ne se sent pas très à l'aise avec cet être mécanique si humain ;
     
  • lors de la recherche de Sonny, la visite à l'usine n'est pas sans rappeler la description d'une usine automatisée dans « Robbie » ;
     
  • dans cette usine, le robot qui se cache au milieu des autres, comme dans « Le petit robot perdu », où le robot est d'ailleurs de la série NS-2 Nestor ;
     
  • l'obéissance des NS-5 envers VIKI —Virtual Interactive Kinetic Intelligence— peut faire penser à l'adoration des robots de « Raison » ;
     
  • les mensonges de Sonny et de VIKI peuvent faire penser à « Menteur », mais les mensonges de la nouvelle sont bien plus subtils car il y s'agit d'obéir aux Trois Lois ;
     
  • VIKI fait bien sûr penser à « Conflit évitable », où des Cerveaux tentent d'orienter les décisions humaines à l'échelle mondiale pour le bien de l'Humanité, oui, mais sans aucune violence et sans même que cette dernière s'en doute ; là est le vrai pouvoir ;
     
  • les rêves de Sonny font allusion à la nouvelle « Le robot qui rêvait ».

 

 

quelques réflexions...

Pourquoi le robot NS-5 est-il surnommé Sonny ? Dans la logique des oeuvres d'Asimov, ne faudrait-il pas l'appeler Nestor, certes peu dramatique ? Peut-être car le Dr Lanning, son créateur, le considère comme son fils, son en anglais, d'où le nom Sonny...

Il faut reconnaître que le visage de Sonny est très bien fait : pas trop humain, de léger mouvements qui donnent l'impression que la surface bouge. Mais par contre, je trouve les yeux trop... humains.

Pourquoi un tel acharnement à nous préciser les marques des chaussures de Will Smith ? Ainsi que la vision claire, nette et répétée de la marque de sa chaîne hi-fi et de sa voiture. Tout ceci n'était vraiment pas nécessaire. Mais cela leur à peut-être permis de gagner quelques sous...

A quand la prochaine adaptation ?

 

« La nuit dernière j'ai rêvé... »

 

 

 

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