les robots
mythes et légendes
De tous temps, le mythe de la créature artificielle a excité l'imagination des hommes. Ces êtres émaillent les religions, qui représentaient autrefois les principaux supports des légendes.
Héphaïstos et ses servantes
Dans la mythologie grecque, le dieu Héphaïstos était le fils de Zeus et d'Héra. Désavantagé par son physique, il devînt un inventeur très prolifique dans les domaines mécaniques. Forgeron et armurier des dieux de l'Olympe, il créait les meubles de leurs demeures aussi bien que leurs armes.
Outre une astucieuse chaise piégée destinée à emprisonner sa propre mère, il créa également des tables qui pouvaient se déplacer et se diriger de manière autonome selon les désirs des dieux, ainsi que deux servantes. Forgées par lui dans de l'or, elles avaient une apparence féminine, étaient munies de membres articulés qui leur permettaient de se mouvoir et de l'aider dans son travail, et étaient douées de parole et de raison.
Pandore
Au début de son règne, Zeus devint jaloux de l'espèce humaine, qui l'offensait en vivant libre et heureuse, à l'instar des dieux. Il avait donc fait fabriquer par Héphaïstos une femme artificielle, dotée de toutes les beautés et les vertus de son sexe : Pandore. Avant de l'envoyer sur terre, il lui avait donné une boîte, à l'intérieur de laquelle étaient enfermées toutes les calamités possibles et imaginables. Pandore ne devait donc sous aucun prétexte ouvrir ladite boîte ; évidemment, Zeus omit d'expliquer à la curieuse le pourquoi de cette interdiction.
Le résultat ne se fit guère attendre : dévorée de curiosité, la jeune femme ouvrit la boîte. Aussitôt tous les maux s'échappèrent et se répandirent sur terre, pour l'éternité...
Galatée
D'après la légende, Pygmalion était un roi de Chypre, qui était trop difficile pour trouver une femme à son goût. Il finit par sculpter dans l'ivoire l'image de celle qu'il voulait aimer. Mais, peu à peu, il tomba amoureux de la statue elle-même. Il demanda donc à Aphrodite, déesse de l'amour, de donner la vie à sa statue, ce qu'elle fit de bonne grâce, la nommant Galatée. De l'union de Pygmalion et de Galatée naquit Paphos, fondateur de la citée chypriote éponyme.
Talos, le géant d'airain
Au retour de leur quête de la toison d'or, Jason et ses compagnons abordèrent les rives de la Crète à bord de leur navire, l'Argos. En ce lieu sévissait Talos, le dernier géant de la race d'airain, une créature toute entière faite de ce métal. Il défendait sans faillir les rivages de l'île en lançant des rochers sur les navires qui passaient à sa portée. Son corps était parcouru d'une veine unique, qui allait de son cou à sa cheville.
Découvrant les intrus, il menaça d'écraser l'Argos sous les pierres. Heureusement pour les voyageurs, sous l'effort, la veine de Talos se rompit, et il se vida de son sang par le seul point vulnérable de son corps, juste au-dessus de sa cheville. Une autre légende indique que Médée, qui avait aidé Jason à s'emparer de la toison d'or, endormit l'être de métal et arracha le bouchon de liège qui fermait sa veine, ce qui eut pour effet de faire s'écouler le sang et de tuer le géant.
Les Argonautes purent ainsi poursuivre leur périple.
Adam
N'oublions pas un personnage bien connu : selon la Bible, Adam est le nom du premier homme. Ce mot est dérivé de l'hébreu « Adamah » qui signifie « terre arable », ce qui explique que ce premier homme ait été conçu à partir de glaise, à l'image de Dieu ; une terre dont pourrait par la suite émerger toute l'humanité. La première femme, Eve, fut ensuite créée à partir d'une côte prise à Adam durant son sommeil.
Le Golem
« Dans la tradition magique juive, personnage artificiel, sorte de robot (du mot hébraïque qui signifie informe, brut). »
Définition extraite de l'encyclopédie « Alpha », éditions Grange Batelière, 1970
On crut très tôt à la possibilité de créer un homme artificiel. Ainsi, le Talmud prête ce pouvoir à plusieurs rabbins. Cette idée repose sur le récit biblique de la création d'Adam : Dieu prit de la terre et lui insuffla la vie ; s'il dispose du langage de Dieu, un homme devrait donc pouvoir animer une figure d'argile : un golem.
Les légendes relatives à ce golem sont multiples, mais la plus célèbre et liée à Rabbi Loew, rabbin de Prague au XVIème siècle. Il aurait fabriqué un golem à partir d'argile, et portant sur son front un sceau où apparaît le mot EMETH, signifiant vérité. Cette créature obéissait à ses ordres et réalisait toutes les tâches domestiques, mais le sceau devait lui être retiré le vendredi soir afin qu'elle respectât le sabbat. Mais un jour, Rabbi Loew oublia d'ôter ce sceau et la créature d'argile se déchaîna, ravageant tout sur son passage, et Rabbi Loew dut la détruire en effaçant la lettre E, l'inscription devenant METH, qui signifie mort.
L'histoire des êtres artificiels commence a prendre un tournant.
En effet, dans les anciens récits légendaires, la créature artificielle était toujours conçue par un dieu. Le golem commence à s'écarter de cette règle : bien qu'encore indirectement animé par le sceau divin, elle est conçue à l'instigation d'un homme.
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